Au début, quand j’ai commencé à proposer des audits et des benchmarks pour des centres de vidéosurveillance, j’avais visité un large éventail de centres de contrôles, de tailles très variables, allant de plus de 7000 caméras à quelques 300 caméras. Je n’avais pas d’idée très précise sur ce qui pourrait servir à étalonner la valeur objective d’une installation ni son potentiel d’extension. La surveillance vidéo est un mélange fin d’ergonomie et de technologie. On gère l’urgence, synonyme de processus opérationnel rigoureux et de discipline.
J’ai visité des centres de contrôle essentiellement urbains (CSU) mais aussi des centres dédiés à des infrastructures sensibles. Une des questions qui revenait le plus souvent était la capacité à gérer davantage de caméras, de les visualiser, de les enregistrer.
Initialement j’ai structuré mes audit en découpant le système d’information en trois composants principaux : les infrastructures réseau et serveurs, le logiciel d’analyse et d’exploitation, puis les capteurs incluant les caméras, les dispositifs de contrôle d’accès et de détection d’intrusion. J’ai fait une matrice croisée en intégrant en silos verticaux la sécurité des systèmes d’information, avec le contrôle d’accès logique et la détection d’intrusion réseau, la disponibilité intégrant la redondance et la haute disponibilité et enfin la performance et la qualité grâce aux indicateurs clefs, à la maintenabilité et à l’extensibilité.
Un audit typique incluait une analyse rigoureuse de la bande passante, de la puissance CPU et de l’espace de stockage nécessaire grâce à une boite à outil et une méthodologie rigoureuse, débouchant sur une analyse critique du système en trois points. Cependant j’ai trouvé assez délicat d’évaluer la capacité d’extension d’une installation et de faire des projections sur la possibilité de gérer des centaines de caméras supplémentaires avec les implications complexes en termes de postes de contrôles, de réseau et de stockage, nonobstant la complexité même de l’ajout de centaines de caméras sur le système global. Ca, c’était avant.
Récemment, j’ai en effet découvert un nouvel outil qui m’a rappelé mes années passées dans la division simulateurs de Thomson CSF (Thales) ou nous produisions du code pour le poste instructeur des simulateurs de l’avion Airbus A320. Cet outil innovant s’appelle XSTREAM GENERATOR. Il a la capacité d’enregistrer un flux vidéo sur une caméra IP et de le rejouer exactement comme la caméra, de sorte qu’il simule la caméra. Et il peut simuler plusieurs centaines de caméras sur un simple PC, avec pour seules limitations la bande passante de la carte réseau, la RAM et le CPU de la machine.
L’outil XSG est de plus compatible avec le profil S défini par le groupe de travail Onvif et peut aussi être utilisé comme un moyen de certifier la compatibilité d’une caméra avec ce profil.
Il est maintenant possible de constituer une bibliothèque d’échantillons de vidéo issus de toutes les marques de caméras et de les utiliser pour simuler ces caméras sur le réseau.
J’ai trouvé particulièrement utile, grâce à XSG de mesurer la capacité de montée en charge d’un logiciel de vidéosurveillance sans avoir à posséder et installer toutes les caméras sur le réseau. J’ai aussi trouvé très intéressant de faire de même avec le système de stockage et même in fine avec le centre de contrôle lui-même.
Pour ceux d’entre nous qui sont concernés par la question de la formation, ils trouveront aussi avec XSG un outil pour constituer une bibliothèque de séquences vidéo issues de caméras compatibles Onvif et susceptibles d’être utilisées pour constituer un scenario plausible.
Finalement, il y a tellement d’avantages à utiliser XSG que j’ai décidé de l’utiliser comme base de nouvelles prestations de conseil, basées sur la simulation.
Et vous, quelles prestations de conseil proposez-vous ?